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Situations sociales pour les adolescents atteints d’un TSA

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Le spectre autistique, loin d'être un monde dénué de sentiments, est un univers où les émotions sont vécues avec une intensité et une complexité singulières. L'un des clichés les plus tenaces concernant le trouble du spectre autistique (TSA) est l'idée d'une absence ou d'une pauvreté émotionnelle. Or, la réalité est bien plus nuancée : les personnes autistes ressentent profondément, mais leur manière de percevoir, d'identifier et d'exprimer leurs propres émotions, ainsi que celles des autres, diffère souvent de la norme neurotypique. Cette divergence n'est pas un déficit, mais une neurologie différente qui nécessite des outils et des stratégies d'apprentissage adaptés. Cet article se propose de déconstruire les mythes et d'offrir un guide méthodologique complet pour accompagner les enfants autistes et les adultes dans la navigation de leur paysage émotionnel, favorisant ainsi des interactions sociales plus harmonieuses et un plus grand bien-être personnel.

Points Clés

  • Les personnes autistes ressentent des émotions avec une intensité et une complexité souvent sous-estimées, mais peuvent éprouver des difficultés à les identifier et à les exprimer verbalement.
  • L'alexithymie, fréquente chez les personnes autistes, représente un défi dans la reconnaissance et la verbalisation des émotions, sans pour autant signifier une absence de ressenti émotionnel.
  • La compréhension et la gestion des émotions chez les personnes autistes nécessitent des outils pédagogiques adaptés, une approche respectueuse de leur singularité et un accompagnement individualisé pour favoriser leur bien-être et leurs interactions sociales.

Autisme Émotion: Objectifs Pédagogiques et Compendium Méthodologique pour le Spectre de l'Autisme

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Aborder l’émotion dans l’autisme (troubles du spectre autistique) exige un changement de paradigme : il ne s’agit pas de “corriger” une absence, mais de fournir les clés de décodage d’un langage qui n’est pas inné. La maîtrise de la langue joue un rôle essentiel dans le développement de la théorie de l'esprit, notamment chez les personnes autistes, car la compétence linguistique facilite la compréhension et l'expression des émotions ainsi que les interactions sociales. L’objectif est de construire un pont entre le monde intérieur de la personne et le monde extérieur, en passant par la compréhension de soi et des autres.

Introduction : Déconstruire les Prémisses et Poser le Cadre Méthodologique

L’étude des émotions et de l’empathie chez les personnes autistes nécessite une approche rigoureuse, ouverte et respectueuse de la diversité humaine. Trop souvent, les recherches et les discours publics se sont focalisés sur les difficultés rencontrées par les personnes autistes dans la reconnaissance ou l’expression de leurs émotions, sans toujours prendre en compte la richesse de leurs expériences intérieures. Pourtant, il est fondamental de déconstruire les prémisses qui entourent l’autisme et la vie émotionnelle, afin de mieux comprendre la réalité vécue par les personnes concernées.

Les émotions, chez les personnes autistes, ne se résument pas à une simple liste de difficultés ou de manques. Elles s’inscrivent dans une vie intérieure complexe, façonnée par des expériences uniques et des interactions parfois différentes de celles de la population générale. Les recherches récentes insistent sur la nécessité d’écouter les personnes autistes elles-mêmes, de valoriser leurs points de vue et de reconnaître la diversité de leurs émotions et de leurs ressentis. Il s’agit de dépasser les stéréotypes pour aborder l’autisme comme une variation du fonctionnement humain, et non comme une impossibilité d’éprouver ou de partager des sentiments.

Ce compendium méthodologique s’appuie à la fois sur les avancées scientifiques et sur les témoignages des personnes autistes, afin de proposer des outils et des stratégies adaptés à leurs besoins. L’objectif est de mieux comprendre les difficultés spécifiques rencontrées dans la reconnaissance, l’expression et la régulation des émotions, mais aussi de mettre en lumière la richesse et la profondeur de la vie émotionnelle chez les personnes autistes. En posant ce cadre, nous invitons à une réflexion renouvelée sur l’accompagnement, fondée sur l’écoute, le respect et la co-construction de solutions avec les personnes concernées.

La Richesse du Ressenti Émotionnel Autistique : Au-delà des Apparences

Contrairement à l’idée reçue, l’expérience émotionnelle des personnes sur le spectre autistique est souvent d’une grande richesse. Les émotions peuvent être ressenties avec une puissance décuplée, une pureté et une sincérité parfois désarmantes. La difficulté ne réside pas dans le fait de ressentir, mais dans la capacité à mettre un nom sur ce qui est ressenti et à l’exprimer d’une manière socialement intelligible. L’expression des sentiments peut être atypique, se manifestant par des comportements répétitifs (stimming) ou un retrait, plutôt que par des expressions faciales conventionnelles. Cette disparité entre ressenti interne et expression externe est particulièrement marquée chez les enfants et chez les enfants autistes.

Appréhender la Dimension Émotionnelle dans l'Autisme : Une Profondeur Intérieure

La vie intérieure d’une personne autiste est souvent un tourbillon de sensations et d’émotions intenses. Les capacités d’introspection et de reconnaissance émotionnelle sont essentielles pour comprendre cette profondeur. Ce qui est visible de l’extérieur – parfois un visage peu expressif ou des réactions jugées décalées – n’est qu’un faible reflet de cette profondeur. La dissonance entre le ressenti interne et l’expression externe est une source majeure d’incompréhension et de frustration, tant pour la personne elle-même que pour son entourage. Reconnaître cette profondeur est la première étape pour un accompagnement respectueux. La difficulté à identifier la raison précise d’une émotion contribue également à la frustration ressentie par la personne autiste.

La Subtilité du Ressenti Émotionnel Autistique : Au-delà des Perceptions Courantes

Les émotions peuvent être perçues de manière très littérale et absolue : la joie est extatique, la tristesse abyssale. La stimulation sensorielle, souvent accrue chez les personnes autistes, peut amplifier la perception et l’intensité des émotions. Cette intensité est souvent liée à une hypersensibilité sensorielle, où un stimulus anodin pour un neurotypique peut provoquer une surcharge et un débordement émotionnel. Il est donc crucial de ne pas minimiser la validité de ces ressentis, même si la cause semble disproportionnée au regard du contexte de la situation.

L'Intéroception : L'Écoute des Signaux Proprioceptifs pour la Discrimination Émotionnelle

L’intéroception est notre capacité à percevoir les signaux internes de notre corps (rythme cardiaque, respiration, estomac noué). Pour de nombreuses personnes autistes, ce sens est moins fiable. La difficulté à interpréter ces indices physiques rend complexe l’identification de l’émotion correspondante. Un cœur qui s’emballe est-il le signe de l’excitation ou de l’anxiété ? L’apprentissage des émotions passe donc fondamentalement par un travail de reconnexion à ces signaux corporels.

Améliorer l’intéroception permet ainsi de mieux reconnaître les émotions à partir des signaux internes du corps.

L'Alexithymie : Un Défi d'Identification et de Verbalisation, non une Absence Émotionnelle

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Fréquemment associée à l'autisme, l'alexithymie n'est pas l'incapacité à ressentir des émotions, mais la difficulté à les identifier, les différencier et les décrire avec des mots. La personne ressent une tempête intérieure mais ne dispose pas du vocabulaire ou de la conscience de soi pour l'analyser. C'est un défi de cognition sociale et d'introspection, non un vide affectif.

La Complexité Phénoménologique de l'Expérience Émotionnelle : Sensibilités et Réactivités Spécifiques

L’expérience autistique de l’émotion est unique. Une réaction émotionnelle peut être retardée, la personne ne traitant l’information affective qu’après coup. L’empathie, souvent questionnée, existe bel et bien mais peut être différente : une “empathie cognitive” (comprendre intellectuellement l’état de l’autre), étudiée par des chercheurs comme Simon Baron-Cohen, peut être moins intuitive, tandis que l’empathie affective (ressentir l’émotion de l’autre) peut être si intense qu’elle en devient submergeante et conduit au repli.

Cet effet d’une empathie intense ou d’une surcharge émotionnelle peut ainsi entraîner un isolement temporaire ou des réactions de retrait chez la personne autiste.

Au-delà des Expressions Faciales : Lire le Corps, le Ton et le Contexte

Le décodage des émotions d’autrui est un défi majeur. Les personnes autistes ont souvent du mal à interpréter la communication non verbale, notamment les expressions faciales subtiles. Par exemple, elles peuvent remarquer un détail comme le coin de la bouche qui tombe, sans pour autant saisir l’ensemble du message émotionnel. Elles peuvent se concentrer sur un détail du visage, comme la bouche, et manquer l’information globale transmise par les yeux. L’apprentissage doit donc s’élargir à d’autres indices : la posture corporelle, le ton de la voix (prosodie) et surtout, le contexte de la situation, qui donne un sens crucial à l’émotion observée.

Décryptage des Manifestations Émotionnelles : De l'Intra-individuel à l'Interpersonnel

Les manifestations émotionnelles autistiques peuvent être déroutantes. Une crise de larmes peut ne pas signifier de la tristesse mais une surcharge sensorielle. Des éclats de rire peuvent survenir en situation de stress intense. Ces comportements sont des soupapes, des tentatives de régulation face à un état interne ingérable. Les comprendre comme tels, plutôt que comme des réactions inappropriées, est essentiel pour offrir un soutien adéquat et éviter les jugements erronés.

Ces réponses émotionnelles ou comportementales observées sont souvent des tentatives d'adaptation à la surcharge.

La Reconnaissance Émotionnelle : Une Tâche Multidimensionnelle

La reconnaissance des émotions est une compétence complexe qui mobilise plusieurs aires cérébrales. Pour les personnes neurotypiques, ce processus est largement automatique. Pour les personnes autistes, il s'apparente souvent à un processus analytique, conscient et coûteux en énergie. Cela implique de repérer les indices physiques, de les relier à un concept émotionnel appris et de l'interpréter en fonction du code social ambiant.

Au-delà des Indices Faciaux : L'Interprétation Corporelle, Prosodique et Contextuelle

Se focaliser uniquement sur l’enseignement des expressions du visage est insuffisant. Une approche holistique est nécessaire pour développer une véritable compétence en reconnaissance des émotions, en intégrant tous les canaux de communication.

De plus, les expressions faciales peuvent également fournir des informations précieuses sur des objets ou des événements présents dans l'environnement, facilitant ainsi l'interprétation du contexte émotionnel.

L'Influence de la Cognition Sociale et de la Théorie de l'Esprit sur l'Analyse Émotionnelle

La cognition sociale est l’ensemble des processus qui nous permettent de comprendre les autres et d’interagir. La théorie de l’esprit est une capacité spécifique aux êtres humains, leur permettant de percevoir et d’interpréter les états mentaux d’autrui. Un de ses piliers est la “théorie de l’esprit”, cette capacité à attribuer des états mentaux (croyances, désirs, intentions) à soi-même et à autrui. Par exemple, lors de l’étude de la théorie de l’esprit, on observe l’attention partagée vers un objet, comme lorsqu’une personne dirige le regard d’une autre vers un objet précis pour communiquer une intention ou une information. Un développement différent de la théorie de l’esprit chez les personnes autistes explique en grande partie pourquoi inférer l’émotion de quelqu’un à partir de son comportement est si complexe. Il ne s’agit pas de manque d’intérêt, mais d’une difficulté à “lire dans les pensées”.

Outils Pédagogiques et Stratégies Cognitives pour la Reconnaissance des Émotions

Heureusement, la reconnaissance des émotions peut s'apprendre. Des outils structurés sont efficaces : les cartes illustrées montrant des visages et des situations, les scénarios sociaux qui décrivent une situation et la réaction émotionnelle attendue, ou encore des applications comme AUTIMO. Ces supports permettent de créer un lien explicite entre un contexte, une expression et un mot, construisant ainsi un répertoire de référence pour les interactions sociales futures.

Adapter son Expression aux Interactions Sociales

Apprendre à exprimer ses émotions de manière socialement adaptée est un autre enjeu. Cela ne signifie pas réprimer son ressenti, mais trouver un mode d'expression qui soit compris par les autres sans pour autant générer un épuisement. L'apprentissage du code social émotionnel vise à donner des clés pour naviguer plus sereinement, en sachant par exemple quand et comment partager une émotion intense.

Expression des États Internes : La Communication comme Vecteur Central

Pour beaucoup, verbaliser ses propres émotions est difficile. Il est donc vital d’offrir des canaux de communication alternatifs : le dessin, l’écriture, l’utilisation d’un “baromètre des émotions” (une échelle visuelle pour indiquer l’intensité d’un sentiment) ou des pictogrammes. L’important est que la personne trouve un moyen fiable et confortable de partager son état interne, réduisant ainsi le risque d’isolement et de frustration.

Communiquer ses états internes de cette manière favorise également la création de liens sociaux et émotionnels, essentiels à l’épanouissement relationnel.

L'Acquisition Lexicale des États Émotionnels Personnels : Préalable à l'Expression

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Avant de pouvoir exprimer une émotion, il faut pouvoir la nommer. Enrichir le vocabulaire émotionnel est une étape fondamentale, qui va au-delà des quatre émotions de base (joie, tristesse, colère, peur) pour explorer toute la palette des sentiments humains (frustration, déception, fierté, etc.).

Les Canaux Multiples de l'Expression Émotionnelle

L'expression verbale n'est qu'une option parmi d'autres. Encourager l'utilisation de journaux émotionnels, de la musique, de la danse ou de la modélisation en pâte à modeler peut aider à extérioriser ce qui ne peut être dit. Chaque personne, qu'elle présente ou non une déficience intellectuelle associée, peut trouver son propre langage pour communiquer ses sentiments.

L'Adaptation de l'Expression Émotionnelle aux Normes Interactionnelles

Cet apprentissage vise à l'autonomie. Il s'agit de comprendre, par exemple, que l'intensité de l'expression doit être modulée en fonction de l'interlocuteur et du lieu. Des jeux de rôle basés sur des scénarios sociaux concrets peuvent être un excellent entraînement pour acquérir ces compétences sociales complexes.

Le Développement de l'Autonomie dans la Formulation des Sentiments

L’objectif ultime est que la personne puisse dire “Je me sens…” de manière autonome, en identifiant la cause de son émotion et en formulant un besoin. Identifier les raisons d’une émotion constitue une étape clé dans la formulation autonome des sentiments. Par exemple : “Je me sens submergé par le bruit, j’ai besoin de m’isoler cinq minutes”. Cette compétence est un pilier de l’autodétermination et de la gestion des émotions.

Le Plan Anti-Débordement : Anticiper et Agir Proactivement

Le plan anti-débordement est un outil personnalisé et proactif. Il consiste à identifier en amont les déclencheurs de stress, les signes avant-coureurs d'une surcharge (les indices physiques) et à lister des stratégies d'apaisement concrètes (écouter de la musique avec un casque, manipuler une balle arc-en-ciel, faire des pressions profondes). Ce plan, visible et accessible, permet à la personne et à son entourage d'agir avant que la dysrégulation émotionnelle ne s'installe.

Gestion de la Dysrégulation Émotionnelle : Méthodologies et Résilience

La dysrégulation émotionnelle est une difficulté à moduler une réponse émotionnelle, conduisant à des réactions intenses et prolongées. Elle est au cœur de nombreux défis dans l’autisme, notamment dans ce qui est parfois étiqueté à tort comme le Syndrome d’Asperger.

Le traitement de la dysrégulation émotionnelle peut inclure des approches thérapeutiques spécifiques visant à améliorer la gestion des émotions.

Compréhension des Mécanismes de Dysrégulation Émotionnelle dans le Spectre Autistique

Elle découle d'une convergence de facteurs : hypersensibilité sensorielle, anxiété élevée, rigidité de la pensée et difficultés de communication. Le cerveau, surchargé d'informations qu'il ne parvient pas à filtrer ou à traiter, atteint un point de rupture. Ce n'est pas un choix ni un caprice.

Du Débordement Émotionnel à la Sur-régulation : Une Analyse Révisée des Crises Émotionnelles

Les "meltdowns", souvent confondus avec des crises de colère, sont en réalité l'expression d'une détresse extrême. C'est une perte de contrôle involontaire. À l'inverse, le "shutdown" est une implosion : la personne se replie complètement sur elle-même, devenant passive et non réactive. Comprendre cette distinction est crucial pour y répondre avec empathie et non avec punition.

Stratégies d'Auto-régulation et de Retour à l'Homéostasie Émotionnelle

Des approches comme la thérapie comportementale dialectique (TCD), adaptée pour l’autisme, offrent des compétences en tolérance à la détresse et en régulation émotionnelle. La pratique de la pleine conscience aide à observer ses émotions sans jugement et à se reconnecter à son corps. Les outils sensoriels permettent de réduire la surcharge et de revenir à un état de calme.

Il existe également différents traitements, tels que les thérapies cognitivo-comportementales, la pleine conscience ou le développement des compétences en intéroception, qui peuvent aider à améliorer la régulation émotionnelle chez les personnes autistes.

Le Protocole d'Anticipation et de Gestion des Crises Émotionnelles

En cas de crise, la priorité est la sécurité et la réduction des stimuli. Le protocole doit être connu de tous : parler peu et d'une voix calme, ne pas toucher la personne sans sa permission, la guider vers un lieu sûr et apaisant, et attendre que la vague passe. L'après-crise est un temps pour le réconfort, non pour la leçon de morale.

Idées Reçues sur l’Autisme et la Vie Émotionnelle : Déconstruire les Stéréotypes pour Mieux Accompagner

Autisme émotion : comprendre et exprimer ses sentiments efficacement

Les stéréotypes entourant l’autisme et la vie émotionnelle persistent dans la société et influencent encore trop souvent la manière dont les personnes autistes sont perçues et accompagnées. L’une des idées les plus tenaces est celle d’une absence d’émotions ou d’empathie chez les personnes autistes. Pourtant, les recherches et les témoignages montrent que la réalité est bien plus nuancée : les personnes autistes ressentent des émotions avec une intensité parfois supérieure à celle de la population générale, mais rencontrent des difficultés spécifiques pour reconnaître, exprimer et réguler ces émotions.

Il est essentiel de comprendre que les difficultés rencontrées par les personnes autistes ne relèvent pas d’un manque d’émotions, mais d’une manière différente de les vivre et de les manifester. L’empathie, par exemple, peut être présente sous des formes variées : certaines personnes autistes témoignent d’une empathie profonde envers les autres, mais peinent à l’exprimer de façon attendue socialement. D’autres peuvent avoir du mal à décoder les émotions de leur entourage, sans pour autant être indifférentes à la détresse ou à la joie des autres. Ces différences d’expression et de reconnaissance des émotions sont souvent à l’origine de malentendus et de jugements erronés.

Les recherches récentes soulignent également l’importance de la santé mentale chez les personnes autistes. Les difficultés à gérer le stress, à faire face aux émotions négatives ou à trouver leur place dans des environnements peu adaptés peuvent entraîner une vulnérabilité accrue à l’anxiété, à la dépression et à d’autres troubles associés. Il est donc crucial de proposer des stratégies concrètes pour accompagner les personnes autistes dans la gestion du stress et la régulation émotionnelle, en tenant compte de leurs expériences et de leurs besoins spécifiques.

Déconstruire les idées reçues, c’est aussi reconnaître la diversité des expériences émotionnelles chez les personnes autistes. Chacun vit ses émotions à sa manière, et il n’existe pas de modèle unique. L’accompagnement doit donc être individualisé, respectueux et centré sur la personne, en valorisant ses ressources et en l’aidant à développer des outils pour mieux reconnaître, exprimer et réguler ses émotions au quotidien. En changeant notre regard, nous permettons aux personnes autistes de s’épanouir pleinement et de trouver leur place dans la société, avec leurs émotions et leur singularité.

Conclusion

Comprendre et exprimer ses sentiments est un pilier de la santé mentale et des relations humaines. La gestion des émotions concerne tout le monde, quel que soit l'âge ou le profil, et chacun peut en bénéficier. Pour les personnes sur le spectre autistique, ce cheminement est un apprentissage actif plutôt qu’une acquisition intuitive. Une gestion émotionnelle adaptée contribue fortement au bien-être, en favorisant une meilleure qualité de vie et des relations harmonieuses. Loin de l’image d’individus froids ou indifférents, nous découvrons des mondes intérieurs d’une grande sensibilité qui nécessitent des clés de lecture et d’expression adaptées. Les personnes avec un TSA bénéficient d’un accompagnement spécifique dès l’enfance, ce qui favorise leur développement émotionnel et social.

Questions fréquemment posées

Qu'est-ce que l'autisme émotion ?

L'autisme émotion désigne la manière particulière dont les personnes sur le spectre autistique perçoivent, ressentent et expriment leurs émotions. Il s'agit d'une expérience émotionnelle intense et complexe, souvent différente de celle des personnes neurotypiques, nécessitant une compréhension adaptée.

Comment l'alexithymie influence-t-elle les émotions chez les personnes autistes ?

L'alexithymie, fréquente chez les personnes autistes, est une difficulté à identifier et à verbaliser ses émotions, sans pour autant signifier une absence de ressenti. Elle complique la reconnaissance des émotions internes et peut affecter les interactions sociales.

Pourquoi les personnes autistes ont-elles parfois du mal à reconnaître les émotions des autres ?

Les personnes autistes peuvent avoir des difficultés à décoder les expressions faciales, le ton de la voix ou les indices contextuels, en partie à cause d'un développement différent de la théorie de l'esprit. Cela rend l'interprétation des émotions d'autrui plus complexe.

Quels outils peuvent aider à mieux gérer les émotions dans l'autisme ?

Des outils pédagogiques comme les cartes illustrées, les scénarios sociaux, les applications dédiées, ainsi que des stratégies d'intéroception et de pleine conscience, peuvent soutenir la reconnaissance, l'expression et la régulation des émotions.

Comment accompagner un enfant autiste dans la gestion de ses émotions ?

L'accompagnement repose sur la valorisation de ses ressentis, l'apprentissage progressif du vocabulaire émotionnel, l'utilisation d'outils visuels et sensoriels, et la mise en place de plans anti-débordement adaptés à ses besoins spécifiques.

Est-ce que les personnes autistes ressentent de l'empathie ?

Oui, les personnes autistes ressentent de l'empathie, souvent de manière différente. Elles peuvent éprouver une empathie cognitive plus analytique et une empathie affective parfois intense, ce qui peut parfois entraîner une surcharge émotionnelle.

Quelle est la différence entre meltdown et shutdown chez les personnes autistes ?

Le meltdown est une crise émotionnelle intense et une perte de contrôle, souvent visible par des comportements extériorisés. Le shutdown est un repli intérieur, une fermeture, où la personne devient passive et peu réactive. Ces deux réactions nécessitent une approche empathique spécifique.

Pourquoi est-il important de déconstruire les idées reçues sur l'autisme et les émotions ?

Les stéréotypes nuisent à la compréhension réelle des expériences émotionnelles des personnes autistes. Déconstruire ces idées reçues permet de mieux accompagner, respecter leur singularité et favoriser leur inclusion sociale et bien-être.

Comment la théorie de l'esprit impacte-t-elle la reconnaissance des émotions chez les personnes autistes ?

La théorie de l'esprit, qui permet de comprendre les états mentaux d'autrui, est souvent développée différemment chez les personnes autistes. Cette différence explique en partie les difficultés à inférer les émotions et intentions des autres.

Quels sont les bénéfices d'un travail sur les émotions pour les personnes autistes ?

Un travail adapté sur les émotions favorise une meilleure communication, une gestion plus sereine du stress, une amélioration des relations sociales et un accroissement du bien-être général au quotidien.

Contenu original de l'équipe de rédaction d'Upbility. La reproduction de cet article, en tout ou en partie, sans mention de l'éditeur est interdite.

Références

  1. Baron-Cohen, S. (1997). Mindblindness: An Essay on Autism and Theory of Mind. MIT Press.
  2. Mottron, L. (2006). L'autisme : une autre intelligence. Mardaga.
  3. Shafai, F., & Walker, S. F. (2023). Alexithymie & Autisme : Quand on ne sait pas quelle(s) émotion(s) on ressent. AIDE Canada.
  4. Emoface. (2023). Autisme : pourquoi travailler sur les émotions ? EMOFACE. https://www.emoface.fr/fr/pourquoi-travailler-emotions-autisme-tsa
  5. Autisme Infos Service. (2023). Nos conseils pour gérer ses émotions. https://www.autismeinfoservice.fr/accompagner/enfant/emotions
  6. Wikipédia. (2016). Empathie des personnes autistes. https://fr.wikipedia.org/wiki/Empathie_des_personnes_autistes
  7. Baron-Cohen, S. (2009). Zero Degrees of Empathy: A New Theory of Human Cruelty. Penguin.

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