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Sept compétences sociales clés pour aider les enfants atteints d’autisme à faire face au harcèlement

Sept compétences sociales clés pour aider les enfants atteints d’autisme à faire face au harcèlement - Upbility.fr

Alors que le phénomène de harcèlement scolaire croît à une vitesse alarmante, de nombreuses études montrent que les enfants qui présentent des troubles autistiques courent un plus grand risque de subir des brimades. Des recherches récentes suggèrent que la vulnérabilité des enfants autistes au harcèlement est étroitement liée à leurs lacunes dans le domaine des compétences sociales. Ils éprouvent des difficultés à interpréter les signaux sociaux et à comprendre les intentions des autres ; ceci peut avoir pour résultat qu’ils deviennent souvent les victimes de harcèlement « caché » : leurs condisciples ne les brutalisent pas physiquement, mais les manipulent pour qu’ils se ridiculisent devant les autres enfants.

Une intervention spécialisée qui se concentre sur l’entraînement de compétences sociales ciblées peut inverser cette situation désastreuse, en équipant les enfants de compétences sociales précieuses qui leur serviront de stratégies contre les brimades. Dans le large éventail des compétences sociales,

sept se révèlent particulièrement importantes pour soutenir l’enfant autiste confronté au harcèlement :

  1. La perception de ses émotions et de celles des autres
  2. Le décodage des signaux sociaux et la capacité à effectuer des inférences sociales
  3. La compréhension du point de vue des autres et le développement des capacités d’empathie
  4. Les compétences de résolution des conflits
  5. La gestion des émotions
  6. La confiance en soi lorsqu’on interagit avec les autres, la fermeté et l’assertivité
  7. Les compétences de résolution des problèmes, le choix de l’attitude adéquate dans différentes situations sociales.

 

Voyons maintenant la façon dont les compétences sociales ci-dessus se manifestent et prennent du sens :

- avant que n’ait lieu la situation de harcèlement,

- pendant la situation de harcèlement et

- après la situation de harcèlement.

 

 

Avant le harcÈlement :

Le harcèlement n’arrive pas sans signes avant-coureurs. Pour être capable de repérer ces derniers, l’enfant doit maîtriser les compétences suivantes :

Compétences sociales nécessaires :

1) Perception des émotions : il s’agit de reconnaître les émotions des autres, par exemple reconnaître quand quelqu’un est fâché contre soi.

2) Compréhension du point de vue des autres : il s’agit de reconnaître les intentions des autres pour être capable d’y répondre de manière adéquate. Par exemple, l’enfant doit pouvoir comprendre qu’un condisciple qui lui dit qu’ils seront amis s’il le laisse copier un devoir ou s’il lui donne son argent de poche, ne veut probablement pas réellement devenir son ami.

3) Capacité à effectuer des inférences sociales : il s’agit d’interpréter des signaux sociaux et d’en tirer des conclusions. Par exemple, l’enfant doit être capable de comprendre quels types de comportements sont des formes de harcèlement.

Pendant le harcÈlement :

Un enfant victime de harcèlement risque de développer une série d’émotions négatives. Être capable de contrôler ses émotions et de prendre ses distances par rapport à une situation de harcèlement sont des compétences essentielles pour se protéger.

Compétences sociales nécessaires :

1) Gestion des émotions : il s’agit d’être capable de contrôler ses émotions, comme la colère.

2) Compétences de résolution des conflits : il s’agit de pouvoir résoudre un conflit quand il se présente, par exemple de penser rapidement à une solution qui pourra satisfaire les deux enfants impliqués.

3) Confiance en soi lorsqu’on interagit avec les autres : il s’agit pour l’enfant d’être capable de répondre de manière assertive à des commentaires négatifs qu’un condisciple peut faire sur son apparence ou ses compétences. Il peut par exemple répondre à une remarque comme « Tes cheveux sont horribles » par « C’est ton opinion. »

4) Compétences de résolution des problèmes : il s’agit d’adopter un comportement approprié dans différentes situations sociales. Par exemple, l’enfant doit savoir quand dire à quelqu’un d’arrêter de faire quelque chose qui l’ennuie, ou pouvoir déterminer quand et comment demander de l’aide à un adulte.

Après le harcÈlement :

Les brimades peuvent avoir un impact dévastateur sur le développement émotionnel, particulièrement dans le cas des enfants qui présentent un trouble du spectre autistique et qui se sentent déjà exclus par les enfants de leur âge et par la communauté scolaire. Les activités qui suivent le harcèlement ont pour but la reconstruction de la confiance en soi, mais pas uniquement : elles doivent aussi encourager les enfants à se baser sur leurs expériences pour pouvoir réagir à l’avenir dans une situation similaire. Enfin, elles doivent développer les compétences sociales dont ils auront besoin pour dépasser les sentiments négatifs qu’ils pourraient éprouver en rencontrant quotidiennement à l’école les enfants qui les ont harcelés.

Compétences sociales nécessaires :

1) Compétences de résolution des problèmes : il s’agit d’adopter un comportement approprié dans différentes situations sociales. L’enfant devra par exemple pouvoir reconnaître une situation de harcèlement similaire à celle qu’il a connue et y réagir.

2) Compréhension du point de vue des autres et développement des capacités d’empathie : les capacités d’empathie peuvent aider les enfants à évoluer dans le même environnement scolaire que ceux qui les ont harcelés. S’intéresser à ce que pensent leurs condisciples peut les aider à construire de nouvelles amitiés et, par conséquent, à améliorer leur confiance en eux-mêmes.

3) Gestion des émotions : il s’agit de pouvoir contrôler ses émotions. L’enfant pourra par exemple gérer les émotions négatives qu’il éprouve à cause d’une expérience passée de harcèlement, et réagir de façon positive à des rencontres sociales avec ses condisciples.

Identifier les compétences sociales principales nécessaires à chaque étape d’une situation de harcèlement et guider les enfants, pas à pas, peut considérablement aider les enfants autistes à faire face aux brimades de manière plus efficace. L’entraînement de compétences sociales ciblées peut être réalisé via une série de méthodes comme l’intervention spécialisée (en groupe, de façon individuelle ou en impliquant les condisciples de l’enfant) ou les exercices basés sur des scénarios de situations sociales, qui encouragent les élèves à effectuer des inférences sociales et à trouver des solutions à des problèmes au cours d’interactions diverses. 

Un matériel prêt à l’emploi pour développer les compétences sociales et la capacité à réaliser des inférences.

Le spécialiste trouvera en cet ensemble de cartes un outil pour aider les enfants à repérer des indices dans une photo et à en tirer des conclusions sur la scène représentée. Les cartes permettent ainsi de travailler les capacités de l’enfant, d’une part à décrire une image, d’autre part à s’approprier les indices sociaux et les informations contextuelles pour y donner du sens.

Auteur: Ouvrage collectif – Upbility

 

Sources utilisées :


https://www.autismspectrum.org.au
http://livingautism.co.uk
http://www.nasponline.org
https://www.psychologytoday.com
http://www.autism.org.uk
http://www.anti-bullyingalliance.org.uk
http://www.iidc.indiana.edu
http://www.schools.norfolk.gov.uk
http://www.easternflorida.edu
https://www.kidpower.org

2 commentaires

j’aie 64 ans , je suis autiste asperger et ce que vous demandez à ces enfants de faire j’en suis incapable ! quand donc écoutera-t-on la parole des autistes avant de débiter des âneries ? j’ajoute que j’aie la chance d’avoir un fils asperger comme moi . à deux on se sent moins seul !

bellehigue,

Il y a une seule façon de contrer le harcèlement: c’est d’apprendre aux enfants et aux adultes à ne pas le faire.

Pour cette liste, à part 5 et 6, les compétences décrites sont complexes et difficiles à réaliser pour les personnes autistes, même pour des adultes. C’est exiger des exploits de la part des enfants, et leur ajouter de la pression dans une situation déjà difficile.

Et puis… ce n’est pas aux personnes opprimées à prendre la responsabilité du harcèlement! Un exemple au hasard: «les capacités d’empathie peuvent aider les enfants à évoluer dans le même environnement scolaire que ceux qui les ont harcelés». Doit-on vraiment imposer à une victime du harcèlement qu’elle développe son empathie dans ce but? Est-ce aider l’enfant, ou lui apprendre à être une bonne victime?

Je ne dis pas qu’outiller les enfants n’est pas nécessaire, mais exiger d’eux qu’ils deviennent des espèces de Dr. Phil capables de gérer des situations sociales complexes et de résolution de conflit est peu réaliste et peu aidant, voire carrément une validation de la violence subie.

On dit ici à l’enfant: «C’est toi le problème, c’est toi qui dois changer, c’est ta faute.» C’est un message nocif qui mérite d’être éliminé en rendant la responsabilité à tous les enfants et adultes de cesser le harcèlement. Car la source du problème est là, pas dans le handicap autiste.

Marie Lauzon,

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