La « motricité fine » désigne la coordination de petits groupes de muscles dans les mains et dans les doigts. L’importance de la force dans la préhension et la stabilité du poignet est cruciale pour des activités telles que l’écriture. L’évaluation des capacités motrices fines est essentielle pour déterminer le niveau des difficultés rencontrées dans la réalisation des activités essentielles et adapter les activités aux besoins des enfants. Cette évaluation permet d'apprécier les capacités fonctionnelles des personnes présentant des limitations d'activités en lien avec un handicap, incluant la détermination du besoin de compensation personnalisée et l'attribution des prestations de compensation telles que les aides humaines, les aides techniques, et l'aménagement du logement. De bonnes capacités motrices fines sont nécessaires pour réaliser des tâches comme l’écriture, le découpage, l’utilisation d’une fourchette ou d’une cuillère, l’enfilage de perles, l’assemblage d’un puzzle, ou encore le maniement d’une fermeture éclair, de boutons ou de lacets.
Si les capacités motrices fines d’un enfant sont insuffisamment développées, il risque d’éprouver des difficultés dans l’apprentissage de l’écriture ou dans la réalisation de nombreuses autres tâches simples, dès l’école maternelle. Les difficultés de préhension doivent être évaluées sur une période d’au moins un an pour déterminer les besoins de compensation.
Les rôles de la main dominante et de la main non dominante
La plupart des activités de motricité fine, dont les plus connues sont l’écriture et le découpage avec des ciseaux, nécessitent une main dominante (la gauche pour les gauchers, la droite pour les droitiers) et une main non dominante.
La coordination bimanuelle asymétrique est la possibilité, pour les deux mains, d’effectuer simultanément des gestes différents afin d’accomplir une même tâche.
La préférence manuelle peut apparaître dès l’âge de trois ou quatre ans et se stabiliser vers cinq ou six ans, comparativement à une personne du même âge sans problème de santé. Il existe un lien entre la préférence manuelle et la latéralisation dans la motricité ainsi que le développement cognitif de l’enfant. Quand un enfant se sert plus volontiers d’une main – sa main dominante –, celle qui reste devient son auxiliaire par défaut. Alors que la main dominante accomplit des tâches comme le maniement du crayon ou des ciseaux, l’autre lui sert d’appui. Par exemple, une main tient les ciseaux pour couper, tandis que l’autre déplace le papier.
Les personnes handicapées peuvent également développer une préférence manuelle, mais cela peut prendre plus de temps en fonction de leur condition.
L'importance d'une bonne préhension
La préhension est la manière dont les doigts prennent un lacet de chaussure, une poignée de céréales ou un crayon. Le nombre de styles de préhension utilisés par un enfant peut varier en fonction de son développement moteur. L’évaluation des capacités de préhension est essentielle pour adapter les activités aux besoins des enfants. Les difficultés doivent être définitives ou d’une durée prévisible d’au moins un an pour être prises en compte dans les critères de handicap pour l’accès à la prestation de compensation. De plus, la conscience du jour, de la date, des mois et de l'année est cruciale dans l'évaluation des critères de handicap.
Quand ils développent leurs capacités motrices fines, les enfants utilisent généralement trois styles différents de préhension :
- La prise palmaire. Les enfants de moins de deux ans tiennent généralement les objets dans leur poing. Quand ils utilisent par exemple un crayon ou un pastel, ils le tiennent dans leur paume, la main fermée, avec leur auriculaire plus proche de la feuille et leur pouce vers le haut, ou le contraire.
- La prise à quatre doigts ou quadripode. Quand les enfants ont une meilleure motricité fine, ils passent généralement de la prise palmaire à la prise quadripode : ils tiennent un objet dans quatre doigts en opposition. Cette prise leur permet d’avoir un meilleur contrôle quand ils manient l’objet, mais elle n’est pas très efficace.
- La prise tripode. Dès que les enfants développent de bonnes capacités motrices fines, ils passent à une prise à trois doigts fonctionnelle. Cette dernière consiste à utiliser seulement la pulpe du pouce, de l’index et du majeur, pour tenir et manipuler de petits objets. De cette façon, un enfant peut manier des boutons, tourner les pages d’un livre, ouvrir ou fermer une fermeture éclair, et utiliser des pastels et des crayons avec précision.
Conseils pour aider votre enfant à acquérir une bonne préhension
Les enfants ont besoin de temps et d’entraînement pour fortifier les muscles qui permettent une prise fonctionnelle, donc une utilisation aisée des objets. Si votre enfant éprouve des difficultés dans ce domaine, sachez qu'il existe des aides de compensation, telles que la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) et le plan personnalisé de compensation du handicap, pour les enfants ayant des difficultés de préhension. Suivez les étapes ci-dessous :
- Montrez-lui la bonne manière de tenir de petits objets, en utilisant d’abord le pouce et l’index pour les prendre. Exagérez vos mouvements, en écartant ces deux doigts le plus largement possible avant de saisir l’objet. Gardez le majeur, l’annulaire et l’auriculaire contre votre paume, de manière à ce que seuls votre index et votre pouce travaillent.
- Préparez de petites boulettes ou d’autres petits morceaux de nourriture. Demandez à votre enfant de les prendre avec ses doigts. Placez dans un bol une grappe de raisins ; si vous lui dites de prendre un raisin à la fois, il arrivera peu à peu à une bonne préhension.
- Demandez à votre enfant de dessiner sur une surface verticale, comme une grande feuille collée sur une porte. Il sera obligé de fléchir la main vers son poignet pour manier son pinceau. Ce mouvement placera automatiquement son index et son pouce dans la position d’une tenue efficace de l’objet.
- Montrez à votre enfant comment tenir un crayon avant de le lui donner ; dites-lui à voix haute comment vous placez vos doigts tandis que vous prenez l’objet. Montrez que vous pouvez contrôler plus facilement le crayon de cette façon.
- Mettez le crayon dans la main de votre enfant et placez ses doigts correctement. Commencez en lui faisant tenir l’objet entre son pouce et son index, environ un centimètre au-dessus de la mine du crayon. À partir du moment où il sera capable de soutenir le poids du crayon avec ces deux doigts, guidez-le pour que son majeur serve d’appui et qu’il ait ainsi un meilleur contrôle.
- Lorsque votre enfant tiendra le crayon de la bonne manière, apprenez-lui à écrire en appuyant sur la feuille le côté de sa main où se trouve son auriculaire. Montrez-lui comment utiliser sa main non dominante pour maintenir le papier, pendant que l’autre main effectue la plus grosse partie du travail.
Le crayon se manie correctement par l’action conjuguée du pouce et de l’index, mais aussi du majeur, qui lui assure une meilleure stabilité. Étant donné que les enfants ont tendance à tenir les objets dans leur poing, il est important de leur enseigner la bonne prise du crayon par de nombreux exercices pratiques.
De plus, l’écriture aisée est une capacité que l’on utilise toute sa vie ; il est donc sage d’aider votre enfant à acquérir une tenue efficace du crayon quand il est petit.
L'importance d'une bonne tenue des ciseaux
La majorité des enfants explorent avec leurs mains tendues et leurs paumes tournées vers le bas. Quand ils grandissent, ils se mettent à prendre de petits objets avec le pouce et l’index. Il est important d'évaluer les capacités de la personne handicapée pour adapter les outils comme les ciseaux.
Toutefois, la bonne manière de tenir des ciseaux nécessite de tourner sa main de manière à ce que le pouce se trouve vers le haut et l’auriculaire vers le bas. Il faut ensuite écarter le pouce et l’index le plus possible et utiliser sa paume pour stabiliser les ciseaux. Les enfants manifestent généralement de l’intérêt pour l’utilisation des ciseaux vers deux ans et demi ou trois ans. Quand vous remarquerez que c’est le cas de votre enfant, vous pourrez l’aider à se familiariser rapidement avec la bonne manière de tenir l’objet en suivant ces quelques conseils :
- Laissez-le s’exercer à tenir les ciseaux sans couper. Étant donné que cet apprentissage est déjà une tâche difficile, laissez votre enfant les prendre et les poser autant de fois qu’il le veut, avant de commencer à lui enseigner comment les utiliser.
- Montrez-lui comment écarter son pouce et son index le plus largement possible, en lui expliquant que ce mouvement permet aux lames de bien s’ouvrir. Ensuite, encouragez-le à fermer les ciseaux d’un mouvement fluide. Cela l’aidera à découper avec des mouvements plus amples, donc de manière plus efficace.
La série d’eBooks « Je me prépare pour l’école » a pour objectif le développement de cinq compétences de base chez les enfants à partir de quatre ans. Ces compétences sont essentielles pour leur réussite scolaire. Elles sont étroitement liées et constituent la base de nombreuses activités, en classe comme à la maison.